Les Objectifs de développement durable sont une priorité pour le Groupe de la Banque mondiale. « Nous sommes fiers de la signature récente d’un Protocole d’accord (MoU) avec l’ISO, et il est encourageant de noter que l’ISO aborde de manière directe un certain nombre de ces ODD. » Mme Fruman a cité ISO 26000 sur la responsabilité sociétale à titre d’exemple de norme appuyant un développement durable. « C’est l’ensemble le plus complet de recommandations à suivre par une organisation pour contribuer au développement durable. Plus généralement, avec plus de 21 000 normes, la collection de normes ISO offre des outils concrets pour les trois volets – économique, environnemental et social – du développement durable. »
Pour Mme Fruman, différentes tendances mondiales clés infléchiront notre capacité collective à atteindre les objectifs ambitieux des Nations Unies en matière de développement durable : évolution démographique ; urbanisation ; surexploitation des ressources ; changement climatique ; et évolution de la mondialisation. « Toutes sont à même d’être cadrées par les normes ou d’en influencer le cadre », observe-t-elle. Mais la contribution des normes au commerce est d’une importance toute particulière.
Comme le relève Mme Fruman, le commerce touche à l’ensemble des Objectifs de développement durable. Si l’on prend, par exemple, l’ODD 2 (éliminer la faim), en raison d’obstacles au commerce, l’Afrique produit 5 % seulement de ses denrées alimentaires de bases alors qu’elle a le potentiel de couvrir ses propres besoins en termes de sécurité alimentaire. Par la création de débouchés économiques, le commerce peut également favoriser l’égalité des sexes (Objectif 5), et encourager l’innovation (Objectif 9).
« Les échanges Sud-Sud sont un élément clé du nouveau paysage commercial international. Les chaînes de valeur mondiales liées aux échanges commerciaux entre pays en développement, qui ont quadruplé en l’espace de 25 ans, en sont la preuve, » explique Mme Fruman, tout en reconnaissant que ce qu’elle entend par le terme d’« échanges commerciaux » couvre bon nombre de domaines d’action de la normalisation internationale : le commerce des biens et services, mais aussi les investissements, les transferts de technologies, la circulation des idées et des personnes. Les normes établissent la confiance qui sous-tend ces différents échanges. « Les normes ISO se sont imposées en tant que « passeport » du commerce international. »
Mettant l’accent sur deux moyens qu’offrent les normes ISO pour atteindre les ODD, elle explique, en premier lieu, qu’elles permettent d’accroître la participation des pays en développement aux échanges – une condition indispensable pour les investissements et la sous-traitance – et, en second lieu, qu’elles sont des vecteurs de solutions pratiques pour la mise en œuvre des ODD.
Promouvoir la normalisation est donc un objectif important pour le Groupe de la Banque mondiale. « Nous renforçons nos activités dans le domaine de la normalisation, avec l’ISO et bon nombre des organismes que vous représentez… une coopération et un soutien plus étroits, en particulier envers les pays en développement, seront nécessaire pour tirer le meilleur parti des opportunités existantes. »
Pour le Groupe de la Banque mondiale, trois piliers auxquels les normes peuvent contribuer sous-tendent la réalisation des ODD.
- Les données : Pour prendre des décisions sur la base d’éléments tangibles, identifier les problèmes et suivre les progrès, nous devons adopter une approche plus rigoureuse et plus systématique de la collecte et de l’exploitation de données.
- Le financement : Le soutien officiel accordé au développement n’est pas suffisant, il s’agit de l’accompagner d’une mobilisation des ressources intérieures. Les normes peuvent attirer l’investissement privé.
- La mise en œuvre s’appuyant sur les partenariats : Il faut renforcer les partenariats existants et en créer de nouveaux. Le partenariat entre l’ISO et le Groupe de la Banque mondiale est essentiel.
L’ISO/DEVCO réunit des organismes nationaux du monde entier pour examiner comment la normalisation internationale peut répondre aux besoins des pays en développement. En ouvrant la 50e réunion du DEVCO, le Président de l’ISO, M. Zhang Xiaogang, a mis en avant le nouveau Plan d’action de l’ISO pour les pays en développement 2016-2020, qui fixe les orientations stratégiques pour les cinq prochaines années. « Ce nouveau Plan d’action est ambitieux et visionnaire. Ses objectifs sont entièrement alignés sur les Objectifs de développement durable établis par les Nations Unies.
« L’avenir de l’ISO, notre avenir, est lié de manière stratégique à celui des pays en développement. Ils constituent la majeure partie de nos membres et du monde. Pour progresser, nous avons besoin que ces pays progressent. »
« Certains de nos membres doivent faire face à des ressources limitées ou un contexte national complexe. Ce sont eux qui ont le plus besoin de notre aide. Mais nous devons également soutenir les membres des économies émergentes, car ils contribuent grandement, à court terme, à la normalisation internationale. »
Pour Mme Cécile Fruman, Groupe de la Banque mondiale, les normes internationales permettent de :
- Soutenir une croissance économique durable et des gains de productivité
- Faciliter l’adoption de bonnes pratiques réglementaires et faire des économies d’échelle – particulièrement avantageuses pour les petites et moyennes entreprises
- Favoriser un commerce international ouvert en éliminant les obstacles techniques et en instaurant la confiance dans la qualité et la sûreté des produits, mais aussi, et de plus en plus, des services
- Promouvoir l’innovation et la diffusion des technologies
- Créer des règles du jeu équitables sur des questions environnementales et sociétales, et codifier les accords internationaux
- Constituer une base commune permettant de comprendre et de parvenir à un accord sur des domaines d’action difficiles, par exemple la responsabilité sociétale
- Contribuer à protéger les communautés et les consommateurs contre des pratiques et des produits peu sûrs et dangereux